Le projet découle d’une entente de principe avec Chemins de fer Québec-Gatineau (CFQG) et s’étendra sur une période de 60 ans. Il vise à favoriser la mobilité durable, encourageant le transport actif, tout en contribuant à la diminution des émissions de GES.
La piste servira de point de liaison entre différents points stratégiques de la ville, dont le parc linéaire du P’tit Train du Nord. Elle sera pour toute la communauté « un corridor de déplacement sécuritaire, accessible et structurant », affirme le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier.
« Ce nouveau projet structurant offrira un passage sécuritaire en site propre, notamment pour les cyclistes et les piétons. D’une longueur de près de 8 kilomètres. Cette piste multifonctionnelle passera sous l’autoroute 15 de façon sécuritaire, afin de relier les quartiers industriels, résidentiels, jusqu’au centre-ville et éventuellement, au P’tit Train du Nord », se réjouit M. Bourcier.
Plusieurs acteurs locaux ont contribué à l’aboutissement de ce projet. Le maire cite notamment Sylvain Pagé, pilier de l’administration municipale, « qui se trouve derrière chaque virgule de l’entente historique d’aujourd’hui », témoigne M. Bourcier.
Une main politique
Si le projet a eu d’importants appuis, une intervention déterminante était nécessaire, croit Marc Bourcier, ne manquant pas de souligner les murs auxquels le projet s’est heurté avant de voir enfin le jour.
« En 2016, se souvient le maire, la Ville avait offert 6,75 millions pour acquérir [le P’tit Train du Nord] », mais la transaction avait échoué pour des raisons légales. Les démarches du député Youri Chassin n’ont pas non plus abouti aux solutions escomptées, raconte le maire. Une fois arrivé à la tête de la mairie, Marc Bourcier a rapidement compris qu’il faudrait une intervention politique de haut niveau.
« Nous avons donc profité du passage du premier ministre François Legault à Sainte-Sophie par une chaude journée du 19 juin 2023, afin de lui présenter notre projet et lui expliquer les contraintes légales. Rapidement, M. Legault a conclu qu’il fallait mettre des vélos sur cette emprise. Sans hésitation, il nous a immédiatement suggéré de rencontrer sa nouvelle ministre des Transports, Geneviève Guilbault. »
« Pour moi, c’est la victoire du gros bon sens. C’est la victoire du bénéfice des citoyens, indépendamment de ce qui peut exister des fois comme lourdeur bureaucratique, puis comme problématique en tout genre. », a déclaré la vice-première ministre Geneviève Guilbault. « Ce n’est pas vrai qu’on va laisser un projet comme ça sur la table pour des questions de règlement », laisse tomber la ministre actuelle des Transports et de la Mobilité durable, qualifiant le projet de « gain important pour les citoyens, et un exemple de succès d’une collaboration fructueuse ».
Un partenariat industriel
L’entente de 60 ans conclue avec Genesee & Wyoming Canada représente un modèle de collaboration entre les secteurs public et privé.
Selon Jean-François Rheault, président-directeur de Vélo-Québec, cette « colonne vertébrale » cyclable offrira bien plus qu’un simple lien de transport. La piste passera à moins de 200 mètres d’une dizaine d’écoles, incluant l’école secondaire Émilien-Frenette, facilitant les déplacements actifs des étudiants.
« Assez rarement, on a la chance d’avoir un projet qui va toucher autant de cibles que ce soit la santé, l’environnement, l’économie », a souligné M. Rheault, rappelant que Vélo-Québec accompagne le projet depuis les premières démarches en 2022.
Une étude en cours évalue la possibilité de réutiliser l’ancien barrage de la Dominion Rubber pour traverser la rivière du Nord et rejoindre la piste du P’tit Train du Nord. « S’il était parmi nous, le curé Labelle serait si fier de constater que son P’tit Train du Nord sera uni avec le P’tit Train de l’Ouest, fier de constater que Saint-Jérôme est une cité innovante, le cœur des Laurentides et un endroit où il fait si bon vivre », s’est exclamé le maire Marc Bourcier.
Ce projet vient couronner un mandat politique marqué par une volonté de proximité pour Marc Bourcier. « C’est l’une des plus belles façons de compléter ma mission de réparer Saint-Jérôme de toutes les manières », a dit le maire sortant avant d’annoncer que les discussions pour le financement et la mise en œuvre du projet débuteront dès le prochain caucus municipal.
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