Julie L.Carpentier
Il y a presque deux ans qu’une partie des fonds du club servent à fournir des déjeuners aux enfants dans le besoin de l’école St-Joseph.
Gilles Vanasse, Rotarien depuis dix ans, est derrière la mise en place de ce service de repas dont bénéficient une trentaine d’élèves, cinq fois par semaine. St-Joseph est l’une des écoles du Québec où la clientèle est la plus pauvre: «Les professeurs s’apercevaient que plusieurs enfants arrivaient le ventre vide. Je connaissais l’une des directrices et elle m’a demandé si le club pouvait faire quelque chose.» L’arpenteur-géomètre de profession n’a pas hésité une seconde. Avec l’aide de bénévoles et d’autres Rotariens, il a mis sur place un système efficace.
Une denrée rare : les bénévoles
Mais servir des repas cinq jours par semaine demande beaucoup d’organisation. Avec une partie de l’argent amassé grâce aux activités caritatives du club ou fourni par de généreux donataires, monsieur Vanasse réussit à acheter la nourriture nécessaire. Mais c’est du côté des bénévoles que les besoins sont criants : «Ils sont difficiles à trouver. On doit être trois en poste chaque matin. Depuis plusieurs semaines, on réussit à offrir des déjeuners du lundi au vendredi, mais on a longtemps dû se restreindre à trois jours par manque d’aide.»Dernièrement, ce sont surtout d’anciens employés retraités du Cégep de St-Jérôme qui mettent la main à pâte. «Ça prend environ 1 heure et demie de notre temps. Les déjeuners sont servis à 7h15. On arrive un peu avant pour préparer la nourriture. Puis, à 8h30, tout est terminé.»nous explique l’organisateur.
Des enfants reconnaissants
Selon monsieur Vanasse, le problème n’est pas nécessairement que les frigos de ces enfants sont vides: «Pour beaucoup d’élèves, leurs parents ne se lèvent tout simplement pas. C’est pour ça qu’ils ne mangent pas.»Tous les repas servis sont équilibrés et nutritifs, ce qui fait une grande différence pour ces jeunes : «Les professeurs nous disent que leur comportement a changé. Ils sont plus calmes, plus concentrés.»La reconnaissance des élèves est aussi une grande satisfaction pour le Rotarien : «Des liens sont créés. On reçoit parfois des câlins. Ça fait chaud au cœur.»Retraité depuis le 1eravril dernier, monsieur Vanasse a l’intention de passer encore plus de temps en tant que bénévole : «C’est incroyable à quel point il y a des gens dans le besoin à St-Jérôme, on ne les lâchera pas.»
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