Ce projet de délocalisation régional permettra de pallier, l’espère-t-on, à la pénurie de main-d’œuvre actuelle de médecins de famille et de pharmaciens dans les Laurentides, où l’on constate une hausse de la population.
La région des Laurentides s’est bonifiée de nouveaux résidents au cours des dernières années. On estime une hausse de 6,1 % jusqu’en 2026, ce qui est supérieur à la moyenne provinciale, laquelle se situe plutôt autour de 4,2 %, selon les informations disponibles. Dans ce contexte, la demande de professionnels s’alourdit, particulièrement dans le secteur des soins de santé et l’Université de Montréal a jugé opportun d’y aménager un campus afin de former de nouvelles cohortes d’étudiants en médecine et en pharmacie.
Le campus de Saint-Jérôme anticipe donc d’accueillir 24 étudiants à la rentrée automnale 2026 en médecine familiale et 30 étudiants en pharmacie lors de la rentrée d’août 2027. On parle de deux cohortes de 50 finissants à terme dans chacune des deux facultés.
Le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras y perçoit déjà des retombées positives et majeures. « Ce nouveau campus contribuera positivement au recrutement et à la rétention des professionnels de la santé dans les Laurentides, à renforcer l’attractivité de la médecine de famille et sa pratique dans les régions du Québec, à contrer la pénurie de pharmaciens en formant une relève supplémentaire directement sur le territoire et à bonifier l’offre de stages pour les programmes en santé de l’Université de Montréal. Cela permettra aussi de familiariser les communautés étudiantes avec le travail interdisciplinaire en compagnie du personnel de la santé de la région et de favoriser leur collaboration dès les premières années d’études. Une solution novatrice qui aura des effets positifs sur toute la population des Laurentides », assure Daniel Jutras, recteur de l’UdeM.
Réel besoin régional
Pour la direction générale du CISSS des Laurentides, qui collabore avec l’établissement universitaire sur ce projet, il ne fait aucun doute que la mise sur pied de ce nouveau campus régional répondra à un réel besoin.
« Dans un contexte où les besoins en santé de la population continuent d’évoluer et où le recrutement de médecins et de pharmaciens représente un enjeu de taille, l’implantation de ce campus dans notre région constitue une avancée considérable. Former les futurs professionnels de la santé ici, dans les Laurentides, c’est investir dans une relève compétente et enracinée dans notre réalité locale », indique Julie Delaney, présidente-directrice générale du CISSS des Laurentides.
« Face au besoin pressant de médecins dans la région, nous sommes convaincus que la formation sur place favorisera à la fois l’attractivité et la rétention de la relève », ajoute le doyen de la Faculté de médecine de l’UdeM, le Dr Patrick Cossette.
Recrutement difficile de pharmaciens
Bien que la pénurie de médecins de famille retienne plus l’attention, il faut savoir que celle des pharmaciens est toute aussi critique, surtout dans les établissements de santé, relève-t-on.
Dans la région des Laurentides, une enquête sur les effectifs en pharmacie menée en avril 2024 a révélé que 74 % des besoins relatifs à ces professionnels dans les services des urgences ne sont pas comblés, tandis qu’aux unités des soins intensifs et coronariens, 29 % des besoins sont non couverts, laisse savoir l’Université de Montréal.
« L’élargissement des activités professionnelles des pharmaciennes et pharmaciens au cours des deux dernières décennies a aussi mené à la bonification de services cliniques offerts en pharmacie – vaccination, ajustement des thérapies, suivis, prescriptions, etc. –, ce qui a pour conséquence une augmentation de la demande de soins et de services en pharmacie. Il y a donc un accroissement de la charge de travail et une hausse des besoins en matière de nouveaux effectifs pour répondre à cette demande de la population », a indiqué pour sa part le doyen de la Faculté de pharmacie de l’UdeM, Simon de Denus.
MOTS-CLÉS
Saint-Jérôme
CISSS des Laurentides
Santé
Région des Laurentides
Campus universitaire