Une cérémonie émouvante alors que Daniel Bisson a rendu hommage à sa sœur, Sylvie Bisson, 60 ans, et sa nièce, Myriame Dallaire, 28 ans, de même qu’à la mémoire des toutes les victimes de féminicides.
Un lilas de Corée a été planté, accompagné d’une plaque commémorative, le long de la rivière du Nord, près du jardin des Arts pour ne pas oublier ces femmes. Ce lieu de recueillement a été choisi soigneusement par M. Bisson, qui voulait que cet hommage reflète la passion de sa sœur pour la nature, le plein air, le camping et la pêche.
« Les premiers endroits proposés par la ville ne me convenait pas. Là, près d’un cours d’eau, ça représente mieux ma sœur, la seule fille de la famille », livre avec émotion celui qui compte aussi deux grands frères.
M. Bisson a vendu des bracelets portant les noms de sa sœur et de sa nièce pour financer la plaque commémorative installée au pied de l’arbre de vie. « Il m’en reste une vingtaine, ça bien été ». Il partage son regret que sa mère ne soit plus de ce monde pour voir le résultat final, elle qui est décédée récemment. Son père, âgé de 91 ans, pourra venir prier devant la plaque pour se souvenir de sa fille et de sa petite-fille.
L’homme de 58 ans a tenu à exprimer sa gratitude envers le conseiller municipal, Dominic Boyer, pour son soutien. « Il m’a écouté dès le début et il m’a beaucoup aidé », a souligné M. Bisson.
Le conseiller Dominic Boyer a également partagé son sentiment de fierté, déclarant que « la Ville de Saint-Jérôme est fière d’avoir soutenu M. Bisson dans la concrétisation de ce projet d’arbre de la vie et d’offrir ainsi un espace de recueillement pour rendre hommage à toutes les victimes de féminicides ».
Une mort cruelle
« Je fais le souhait que ce geste simple avec une plaque et un arbre apporte du réconfort aux victimes collatérales et qu’il solidarise la communauté contre toute violence ».
Daniel Bisson, le petit frère de la défunte Sylvie, porte toujours le fardeau de cette perte tragique. « Je pleure tous les jours. Je m’ennuie de ma sœur, c’est indescriptible », avoue-t-il, les yeux remplis de larmes.
Le souvenir de la manière cruelle dont sa grande sœur et sa nièce ont été assassinées hante encore ses pensées. « Mourir dans un accident de voiture, c’est tragique, mais ça reste un accident. Mais être tuées d’une façon aussi cruelle, je ne pense pas que ça puisse être pardonné un jour », confie-t-il avec émotion, suivi d’un silence prolongé pour essuyer ses larmes.
La prison à vie
Le meurtrier, Benjamin Soudin, 33ans, a été condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération avant 18 ans.
L’assassinat des deux femmes était empreint de rage. Le tueur a asséné plus d’une dizaine de coups de hache à la mère de son poupon d’un an. Elle venait de lui annoncer que leur relation était terminée. La belle-mère a également été infligée de plusieurs coups de hache arrivée sur les lieux, alertée par la chicane du couple.
Après le massacre, le tueur a fui en voiture, tentant de s’enlever la vie en causant un face-à-face quelques kilomètres plus loin.
Cette tragédie révèle une violence conjugale insidieuse qui aurait pu être détectée plus tôt, avec des antécédents de violence du criminel envers une autre ex-conjointe et une condamnation derrière les barreaux en 2011 pour avoir agressé un homme de 50 ans avec une barre de métal.
Daniel Bisson espère que son geste d’honorer la mémoire de sa sœur et de sa nièce contribuera à sensibiliser la communauté à la violence conjugale et rappellera l’importance de protéger les victimes.
MOTS-CLÉS
Condition féminine