logo journal infos-laurentides
icon journal
Un nouveau projet pour le chef jérômien J-C Poirier

Photo : Carlo Ricci – Originaire de Saint-Jérôme, Jean-Christophe Poirier a bâti sa réputation de grand chef d’un bout à l’autre du Canada.

Un nouveau projet pour le chef jérômien J-C Poirier

Publié le 01/09/2023

Jean-Christophe Poirier, propriétaire-fondateur du prestigieux restaurant vancouvérois le St. Lawrence, s’est associé avec Goodfood, le 15 août dernier. Cette collaboration donnera ainsi accès à des boîtes repas permettant au public de cuisiner les recettes ‘étoilées’ du grand chef québécois, et ce, dans le confort de leur chez soi.

« Avec les années je me rends compte que les gens, surtout la nouvelle génération, ne cuisinent plus beaucoup. Ils ont accès à beaucoup de livraison de cuisine ‘vite faites’, donc le fait de leur offrir une belle carte avec de beaux produits déjà ‘portionnés’ et pouvant être faits à la maison, je trouvais ça intéressant », explique le chef d’origine jérômienne, croyant qu’il en va aussi du « rôle » des chefs d’éduquer les gens par rapport à la cuisine et ses aliments.

Semblant toujours avoir un projet sur le feu, l’année dernière, le restaurant St. Lawrence de J-C Poirier a obtenu une prestigieuse étoile Michelin. Le succès du chef réputé pour sa cuisine québécoise et française n’est toutefois pas arrivé du jour au lendemain, il fut en fait le résultat de plus de deux décennies de travail acharné.

Photo : J-C Poirier – Le restaurant St. Lawrence, situé sur la rue Powell à Vancouver.

Une tradition familiale

« Quand j’étais jeune, j’aimais toujours manger et ma mère était une bonne cuisinière. On n’allait jamais dans les restaurants, mais à la maison, on était toujours assis autour de la table, sans télévision, avec un bon souper et je trouve que c’était une belle tradition », se rappelle-t-il, à savoir comment tout a commencé.

« En partant de la maison, j’ai eu quelques petites ‘jobines’ ici et là, mais à l’appartement c’était toujours moi qui cuisinais, parce que ça me faisait simplement plaisir de faire plaisir aux gens. Je me disais que c’était peut-être ma voie, je n’étais pas intéressé à faire du ‘9 à 5’, ni être assis devant un bureau. Je voulais quelque chose d’un peu plus physique, avec un certain esprit d’équipe. J’aime beaucoup les sports et je trouvais qu’il y avait une association avec la cuisine ; l’attaque, la défense, les stratégies et la camaraderie, donc ça a débloqué un peu comme ça, aux alentours de 16-17 ans », indique le chef, racontant avoir été emballé à l’idée que le capitaine de son équipe favorite, Nick Suzuki, était lui aussi ambassadeur de Goodfood.

Vers les étoiles

Une fois cette décision prise, le parcours de J-C Poirier a par la suite pris son envol. Après avoir suivi son cours d’hôtellerie à LaSalle, il se trouva du boulot au Restaurant Les Remparts, dans le Vieux-Montréal. Deux ans plus tard, en quête d’un nouveau défi, il ira au réputé Restaurant Toqué, mené par Normand Laprise. Cherchant ensuite à voir ce qui se fait ailleurs, sa quête le mena au restaurant Lumière, à Vancouver.

« C’était aussi une opportunité d’améliorer mon anglais, alors j’ai fait le saut, j’ai tout emballé mes choses à Montréal, j’ai tout mis dans un sac à dos et je suis venu ici. C’était supposé être pour un an… et ça fait maintenant presque 20 ans », se remémore avec sourire le chef de 44 ans qui, en faisant son bout de chemin dans la métropole de la Colombie-Britannique, a ouvert le St. Lawrence en 2017, poue ainsi en devenir le seul maître à bord deux ans plus tard.

Patience récompensée

Alors qu’il parle déjà d’un jour peut-être obtenir une deuxième ou une troisième étoile pour son restaurant, J-C Poirier croit que la première fut avant tout le fruit du dur labeur de ses cuisiniers et de lui-même, pratiquant un métier ou les heures sont rarement comptées.

« C’est sûr que c’est un peu une récompense. On sait qu’en travaillant dans les restaurants… on travaille trop. Des fois il faut faire des efforts pour trouver un équilibre vie-travail, mais en bout de ligne ça reste 20 ans de dur boulot pour moi », indique celui qui suggère justement de « développer sa patience et acquérir son expérience » comme principaux conseils à donner à un jeune cuisinier.

« Même pour l’étoile, on n’y pensait même pas, parce qu’on se disait qu’il ne viendrait jamais au Canada, mais j’avais toujours dit à mes employés que si on était en Europe, on aurait au moins une étoile », affirme-t-il, voyant cette étoile d’un bon œil pour la cuisine canadienne et québécoise en général.

« C’est de dire qu’on est là et on l’est au même niveau que les restaurants en Europe », achève le chef, aussi auteur d’un livre de recettes, dont certaines de ces dernières seront bientôt plus accessibles que jamais. Son site web, le stlawrencerestaurant.com, peut d’ailleurs être consulté pour davantage de détails sur sa cuisine et ses divers projets.

MOTS-CLÉS