Lors de son plus récent passage à Saint-Jérôme, Infos Laurentides s’est invité à bord pour constater toute l’importance de ce VR, stationné devant l’église Sainte-Paule, endroit de refuge pour de nombreux sans-abri.
La chef d’orchestre de ce projet humanitaire est Rachel Lapierre. Une véritable pionnière dans le domaine de l’aide humanitaire. Elle est la fondatrice du Book humanitaire, une organisation qui aide les moins bien nantis en leur offrant des produits de première nécessité tels que des vêtements, des aliments et des meubles. C’est en voyant des patients démunis attendre des heures dans les hôpitaux, désorganisés, confus, que l’idée de créer une clinique médicale mobile a germé dans son esprit de femme de cœur.
Femme de terrain, cette ancienne infirmière a remarqué avec chagrin que les personnes les plus vulnérables, sans abri ou à faible revenu, étaient souvent confrontées à des problèmes de santé non résolus en raison de l’inaccessibilité aux soins de santé.
Unique au Québec, ce VR médical est né de désir de Rachel de combler ce vide et d’apporter des soins de santé aux personnes qui en ont le plus besoin, où qu’elles se trouvent.
Les patients qui se présentent au VR sont souvent en situation de grande détresse. Ils ont des besoins médicaux urgents, mais ils ont peu ou pas accès aux soins de santé de base.
Certains souffrent d’une pneumonie aiguë, n’ont pas de pompe pour asthmatique, ingurgitent les médicaments périmés d’un autre sans-abri, se retrouve avec des engelures aux mains et aux pieds ou encore des femmes ont été battues…la liste est sans fin.
Des médecins et infirmières bénévoles
Les patients, désemparés et découragés, sont alors reçus par une équipe bénévole de cinq médecins et quatre infirmières pour recevoir les besoins de base qui peuvent faire toute la différence dans leur vie.
Le VR est équipé des principaux équipements médicaux nécessaires pour soigner sur place ou référer les personnes dans un hôpital, dont certains ont désespérément besoin de soins rapidement afin de ne pas aggraver une situation devenue critique.
Une transformation de 100 000 $
Grâce à un don, Rachel Lapierre a pu acheter le VR. Elle a également déboursé une somme d’argent personnelle considérable pour mettre en place ce service, qui a coûté environ 100 000 $. En 2008, Rachel a gagné 1000 $ par semaine à vie à la loterie, ce qui l‘aide à financer ce projet.
Cette initiative novatrice ne pourrait voir le jour sans l’indispensable aide des bénévoles, comme Isabelle. Retraitée, son travail de responsable de la logistique est crucial pour s’assurer que tout se passe bien lors des déplacements du VR. « Je dois m’assurer que le médecin cette journée-là est disponible, que le chauffeur du VR est dispo et que les patients se présenteront à leur rendez-vous », dit celle qui adore ce travail en coulisse.
En l’espace d’un an, le VR du Book, a permis de « soigner » plus de 2500 personnes vulnérables. La grande majeure partie de ces personnes sont laissées pour compte dans le labyrinthe complexe qu’est par l’actuel système de la santé et des services sociaux.
MOTS-CLÉS
Saint-Jérôme
Itinérance
CISSS des Laurentides
ministère de la Santé et des Services sociaux
Le Book Humanitaire