Cette mesure, signée devant notaire, garantit que ce terrain demeurera voué à la conservation, quelles que soient les orientations futures du conseil municipal.
Une démarche environnementale d’envergure
Selon Mario Fauteux, conseiller municipal, la création d’un département environnemental en janvier 2023 a été un point tournant pour la ville, qui accusait un retard dans ce domaine. « Nous avons enfin pu travailler sur le projet du parc naturel du Lac Jérôme », explique-t-il.
La servitude exige que le propriétaire du terrain – ici la ville de Saint-Jérôme – soit supervisé par un organisme indépendant pour s’assurer que la vocation de conservation soit respectée. « Il faut qu’il y ait un organisme pour nous surveiller », plaisante M. Fauteux.
Suivi et gestion du territoire
Isabelle Marcoux, géographe et cofondatrice de l’Institut des territoires de Saint-Jérôme, explique que l’an prochain, l’organisme dressera un rapport d’« état zéro », une sorte de photographie des écosystèmes du parc à l’heure actuelle. « Ce rapport servira de référence pour comparer les conditions du parc chaque année et vérifier que les écosystèmes sont maintenus », précise-t-elle.
Mme Marcoux ajoute que cette démarche permettra aussi de prévenir des aménagements non conformes. « Par exemple, un sentier situé trop près d’un milieu sensible ou d’une plante menacée pourrait causer des dommages. Nous nous assurons que tout nouveau projet respecte ces milieux. »
L’Institut interviendra également si des dommages sont constatés. « Si des milieux sont dégradés, notre rôle est d’en informer la ville pour qu’elle effectue les réparations nécessaires », souligne Mme Marcoux.
Préserver la vocation du parc
Grâce à la servitude, des activités comme la marche, le vélo et le ski de fond continueront, mais des développements résidentiels, commerciaux ou industriels y seront interdits. « La vocation du parc ne changera pas, même dans 30 ans, peu importe qui siège au conseil municipal », affirme Mme Marcoux.
Toutefois, certains aménagements mineurs, comme un bâtiment sanitaire ou de nouveaux sentiers, pourraient être envisagés sous la supervision de l’Institut.
Un legs pour les générations futures
Mme Marcoux insiste sur l’importance de protéger ces milieux naturels. « On ne réalise pas toujours à quel point ces écosystèmes nous rendent service », déclare-t-elle.
Elle invite d’ailleurs les citoyens à envisager la mise en place de servitudes sur leurs propres terrains ou à en faire don à un organisme comme l’Institut. « Une famille nous a donné une forêt à Saint-Jérôme il y a quelques années, et nous en assurons la préservation. Ces propriétaires ont l’impression d’avoir légué une forêt aux générations futures. Savoir que dans 200 ans, ce sera encore une forêt, c’est un sentiment immense », conclut-elle.
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