La première édition de la Journée de mobilisation des connaissances sur l’itinérance dans les Laurentides s’est tenue le 5 mai dernier au Campus de Saint-Jérôme de l’Université du Québec en Outaouais. Sur place, près de 120 intervenants se sont rassemblés pour réfléchir et ainsi échanger sur les moyens de combattre l’itinérance, un problème qui gagne du terrain dans les Laurentides depuis quelques années.
« Il y a une volonté commune de se parler, se concerter, afin de trouver des solutions », explique Pierre Pariseau-Legault, directeur des programmes de cycles supérieurs au Département des sciences infirmières du Campus Saint-Jérôme de l’Université du Québec en Outaouais.
Déjà, il indique que « beaucoup de positif a ressorti » de cette première édition, si bien qu’elle devrait devenir un « engagement à long terme », car « c’est important qu’on puisse se rencontrer plusieurs fois pour avoir un réel impact », a énoncé le professeur agrégé.
Quelques chiffres
C’est dans le cadre d’une collaboration avec le CISSS des Laurentides que l’UQO présentait l’événement. Selon les plus récentes données de l’organisme, en 2018, plus de 168 personnes étaient en situation d’itinérance dans la région. Les résultats du recensement suivant de 2022 devraient être dévoilés à l’automne prochain, mais tout indique qu’ils devraient être à la hausse.
« Tous les partenaires interministériels, intersectoriels et communautaires œuvrant en itinérance s’entendent pour dire que la problématique s’est vue exacerbée dans les trois dernières années. Actuellement on compte, pour toute la région des Laurentides, plus de 125 lits d’hébergement d’urgence et transitoires. Ceux-ci sont bonifiés lors des périodes hivernales. Les taux d’occupation de ces derniers dépassent 95% selon les données des organismes communautaires », spécifie Juliette Lacasse, conseillère en communication au CISSS des Laurentides.
Un phénomène, plusieurs enjeux
Ainsi, de par ses chiffres alarmants, l’UQO fait de lutter contre le phénomène de l’itinérance « une priorité ». Alors que toute aide est la bienvenue, pour revenir à la Journée, c’est Julien Lévy et Gabriel Uribelarrea, chercheurs et sociologues à l’Université de Grenoble qui ont présenté la conférence d’ouverture.
Cette présentation portait sur les relations d’assistance et de soins des personnes en situation d’itinérance. Ce qui ramène au fait que l’itinérance n’est pas qu’une problématique de logement.
« C’est un problème social qui peut être lié à une situation économique, à la santé physique ou mentale. Ensuite, il y a aussi l’enjeu de réinsertion sociale […], mais pourtant, on aborde souvent sur le sujet sur un seul angle », constate Pierre Pariseau-Legault, croyant aussi que d’un point de vue politique, plus les organismes de divers milieux se réuniront, plus le « mouvement va prendre de l’ampleur ».
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