Une observatrice à Saint-Jérôme: des gestionnaires et des maires rassurés

L’actuel maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher, dispose d’un délai de 30 jours pour en appeler de la décision de la Juge Maria Albanese relativement au verdict de culpabilité pour «manœuvres électorales frauduleuses» prononcé le 30 novembre dernier.

D’ici à ce qu’il prenne une décision, le premier magistrat a un chaperon (tant pour la ville que la MRC de la Rivière-du-Nord), depuis jeudi dernier, alors que la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, a mandaté Me Sylvie Piérard, juge administrative à la Commission municipale du Québec,

à titre d’observatrice.

«Administration exemplaire»

Au départ, la ministre Laforest avait dit sur Twitter (mercredi) que l’observateur (Mme Piérard n’avait pas été officiellement nommée à ce moment-là) était envoyépour «surveiller la gestion municipale et le respect des règles d’éthique».

Ce qui a fait sursauter certains gestionnaires (élus et fonctionnaires) jérômiens.

Pour un, le directeur général de Saint-Jérôme, Yvan Patenaude, a réagi en communiquant avec le chef de cabinet de Mme Laforest et le député de Saint-Jérôme, Youri Chassin.

L’intervention du député sur Twitter (jeudi) a contribué à calmer tout le monde: «Je tiens à rappeler à tous les citoyens qu’ils peuvent compter sur cet observateur, mais aussi sur une administration exemplaire et un conseil municipal dévoué»a écrit M.Chassin.

«Administration exemplaire. C’est précisément ce que nous sommes. En tant que directeur général, il est de mon devoir de protéger notre savoir-faire et notre réputation (…) À la Ville de Saint-Jérôme, nous faisons preuve de la plus grande rigueur en matière d’éthique et de saine gouvernance et nous pouvons en être fiers»a écrit M.Patenaude, dans une lettre que le Journal Infos Laurentides a pu consulter et adressée à tous les employés municipaux.

Chassin

Pour revenir à M.Chassin, dans son message sur Twitter, il avait «salué»la décision de la ministre Laforest de mandater une observatrice dans la capitale des Laurentides.

À ses yeux, le geste permet de «rassurer la population de Saint-Jérôme» pour la suite des choses.

Pour ce qui est de demander la démission de Stéphane Maher à titre de maire de Saint-Jérôme, au contraire du porte-parole du Parti Québécois en matière d’Affaires municipales, Pascal Bérubé, le député Chassin dit «bien sûr, se garder une petite gêne»et«laisser à M.Maher le soin de prendre une décision(tant pour une éventuelle démission que pour un appel du jugement prononcé contre lui)».

Démission

Par ailleurs, Stéphane Maher n’est plus le chef de Vision Saint-Jérôme. Il a annoncé sa démission en fin d’après-midi mardi (1^erdécembre).

«Suite au jugement rendu le 30 novembre dernier, je prends acte et je remets ma démission en tant que chef du parti de Équipe Stéphane Maher-Vision Saint-Jérôme. Il est de mon devoir de prendre cette décision afin de permettre à notre formation politique de poursuivre l’exceptionnel travail que nous avons accompli et des nombreux projets et réalisations en chantier qui sont à venir» écrivait-il

Quelques heures plus tard, les instances du parti, qui dispose de la majorité au conseil municipal, annonçaient que la conseillère Sophie St-Gelais assurera l’intérim.

MRC

En outre, les quatre autres maires de la MRC de la Rivière-du-Nord ont eu droit à un échange avec la ministre Laforest, en visioconférence mercredi dernier, relativement à certains différents avec Stéphane Maher sur certains dossiers régionaux.

La rencontre s’est, il apparaît, conclue à la satisfaction des quatre maires.

«Je souhaite que la venue d’un observateur permette aux élus de la Ville de Saint-Jérôme d’avoir toutes les informations pour mieux évaluer les dossiers litigieux du train de banlieue et de la vente de l’hôtel des régions. Avec un peu de bonne foi et de transparence, la Ville pourrait facilement en arriver à une entente avec notre MRC»a commenté Paul Germain, maire de Prévost.

Alors que pour Xavier-Antoine Lalande, maire de Saint-Colomban: «Je suis heureux d’apprendre que Mme Laforest et son équipe prennent le dossier au sérieux. Elle nous a assurés de sa pleine collaboration. Elle comprend parfaitement la situation. Par l’envoi d’un observateur, j’ai l’assurance que la Ville de Saint-Colomban pourra partager des informations dignes de mention».