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L’Ukraine racontée par un poète de chez-nous

Bernard Anton, un auteur de chez-nous qui parle d’une guerre lointaine et proche en même temps.

L’Ukraine racontée par un poète de chez-nous

Publié le 03/03/2023

Bernard Anton est un poète habitant à Prévost. Son deuxième recueil sur l’Ukraine permet de découvrir la face cachée d’une guerre grandement médiatisée.

Chaque mot de ce livre ressemble à une plaie béante, qui frappent comme des clous ou des marteaux en boucle.

Aux éditions, Les impliqués, Anathema sur l’usurpateur, est en vente depuis le 3 février en Europe et le sera au Québec dès le 10 mars.

Infos Laurentides l’a interrogé… 

D’où vous est venu l’envie de faire un recueil de haiku ?

Le haïku est un genre littéraire poétique plusieurs fois centenaire. Il est né au Japon. Plusieurs pays asiatiques l’ont pratiqué. Sa brièveté m’inspire. J’aime les phrases incisives qui vont droit au but. Le bavardage me fait horreur. Je fuis les mots inutiles, les longueurs. Tout ce qui est asiatique me plaît au plus haut point, car c’est essentiellement spirituel, « zen ». Avec quelques traits, un beau tableau est brossé. De plus, il y a toujours un sens second, un clin d’oeil à une réalité autre. C’est riche en symbole et en non-dit. Il faut savoir lire entre les lignes et poursuivre la réflexion avec le peu de mots transcrits.

On vous qualifie de magicien des mots. Vous considérez-vous aussi comme un chirurgien de l’âme?

Oui ! J’aime les mots, la beauté des mots, les phrases significatives, enrichissantes, les images percutantes. Vous savez, les mots guérissent les maux. Parler est une cure. Écrire est une cure. Communiquer, échanger, c’est aussi une cure. Nous nous représentons le monde par et dans les mots. Le langage est plus qu’une partie intégrante de nous-mêmes. Le langage, c’est l’être humain. Même les éléments de la nature, les animaux, les étoiles communiquent entre eux. Nous sommes des vases communicants. 

Le soin de l’âme est sacré. Rentrer dans l’âme de l’autre est sacré. C’est tout un art que de comprendre et d’aider une âme blessée. Les mots peuvent être thérapeutiques. Tout commence par l’accueil, l’écoute, l’empathie. En effet, par mes écrits, je tente de sonder les profondeurs de l’âme.

Pensez-vous que le pardon pourra s’appliquer un jour au peuple de l’Ukraine?

Le pardon est très difficile à vivre et à pratiquer. C’est pour cela qu’il n’est pas trop populaire. Des personnes préfèrent souffrir et en mourir plutôt que suivre un tel processus thérapeutique. Le pardon doit s’appliquer en toute circonstance, y compris au peuple ukrainien et russe… Les Français, les Anglais et les Allemands, pour ne donner que ces trois exemples, étaient des ennemis. Ils se sont fait la guerre longtemps, puis sont devenus de grands alliés.

Poète , professeur, théologien. Pouvons-nous vous ajouter le titre de philosophe?

Ma formation est plutôt littéraire et théologique, partiellement philosophique. J’ai ma vision du monde, certes, comme un philosophe peut en avoir. Il ne faut pas mélanger les champs d’expertise.

Vos écrits resteront à travers le temps. Si un jour quelqu’un écrit votre biographie, le titre, selon vous ? 

Le don jusqu’à l’absolu.

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