Plume Latraverse enchante le théâtre Gilles-Vigneault

Avec son trio, le Trio laid, formé de Jean-Claude Marsan à la guitare et Grégoire Morency à la basse, une salle remplie les attendait.

Première chose qu’on remarque, c’est sa nonchalance. Plume entre sur scène sans tambour ni trompette, et prend le temps d’essuyer sa guitare avant de l’enfourcher et commencer à chanter. Quelques indications au gars de son, il lui répond, tout est setté, ça va pouvoir s’enchaîner.

D’un succès à l’autre, plus ou moins obscurs, des portraits du vulgaire quotidien. Même à son âge, ça n’a pas l’air dur de livrer couplets et refrains. Pour le dernier spectacle de la tournée, un deuxième rappel est accordé. Certains spectateurs sont conscients, c’est peut-être la dernière fois qu’on le voit content.

Plume s’est permis quelques autographes assis sur son tabouret, l’entracte s’est étiré, vinyles, recueils lui étaient présentés, par l’entremise de son employé, un garde du corps un peu baquet. Puis la cadence se calme, il n’y a plus de queue, Plume se relève et dit à la foule « Assoyez-vous ». Quelques-uns rouspètent un peu, mais tout le monde obéit au grand flanc mou.

De la *Journée du chèque* aux *Patineuses*, *L’intolérable intolérant* première fois joué en public, *La dernière morue* rend la foule heureuse, comme tous ces solos de guitare électrique. Ça finit avec une *Chanson pour nous-autres*, le départ est doux-amer. Même si chaque pièce se ressemble, les images évoquées colorent le rêve et la misère. Il finit par saluer le public fantôme pour faire rimer ça avec Saint-Jérôme.

Après ce deuxième tour de piste du Trio laid, ce spectacle *Rémissionnaire* confirme l’intemporalité de ses portraits. Beaucoup de spectateurs âgés, mais aussi quelques jeunes gens. Certains sont venus d’Abitibi, de Montréal, Plume rassemble et remplit encore ses salles en chantant. Qui sait quand sera la prochaine occasion, lui qui a reçu un prix Hommage à l’ADISQ en 2002, un dernier album en 2016, et on le voit si peu à la télévision. Tant qu’il voudra encore sévir, les gens pourront profiter de ses délires.

Pour connaître la programmation complète, consultez le site web du Théâtre Gilles-Vigneault.