logo journal infos-laurentides
icon journal
featuredImage

Photo lona Mousti –

La chanteuse Raffy a accepté l’invitation d’Infos Laurentides à partager sur la terrasse de L’Usine à Saint-Jérôme: un verre, ses projets d’été… et quelques souvenirs.

Raffy, la musique comme refuge, la scène comme famille

Publié le 15/07/2025

Jeudi dernier, Infos Laurentides a eu la chance de recevoir l’auteur-compositrice-interprète Raffy pour le quatrième épisode de son Balado de l’été, enregistré sur la terrasse du restaurant L’Usine à Saint-Jérôme.

La rayonnante chanteuse qui vient de sortir son dernier extrait « Tu reviens à maison », disponible partout, n’avait pour compétition que le soleil ce jour-là. Elle s’est installée sur le « hot seat » avec toute l’énergie qu’on lui connaît, donnant lieu à un échange à son image : lumineux, généreux, et intense.

« Quand je suis partie de chez mes parents à 22 ans, j’ai déménagé à Saint-Jérôme dans l’ancienne école de musique de Stéphane Ménard. J’ai habité ici pendant une dizaine d’années et je n’étais pas revenue depuis […] c’est un peu ici que Raffy a commencé avec Star Système, et même Musique Plus », explique-t-elle d’entrée de jeu.

Depuis, le chemin parcouru est impressionnant : house band à Musique Plus, pilier du mythique Deux Pierrots, résidente au Epcot Center de Disney World… et toujours, cette même flamme. Même lorsque les réflecteurs du 2P se sont éteints, Raffy a continué de faire vivre cette mémoire, d’abord sous forme de spectacle en ligne (pandémie oblige), monté sur un coup de tête. « On pensait que personne n’allait écouter ça, finalement il y a eu 1,9 millions de visionnement. Les gens pleuraient », et partout au Québec depuis, alors que le groupe fait exploser les classiques de la chanson québécoise. « J’ai vu un couple se lever avec leurs cannes pour danser. On est descendu les aider, puis ils ont dansé une chanson au complet. C’est ça, l’effet 2 Pierrots. »

Derrière cette magie, un groupe, une famille. « Ça fait des années qu’on est ensemble. Marc-André, mon chum, est dans le band depuis le début. Banane, c’est notre troisième mousquetaire. » Ensemble, ils roulent des heures vers la prochaine scène, entre ukulélé dans le camion et rires complices. « On fait tout nous-mêmes. Les vidéos, les animations, les dessins, la promo. »

Et au cœur de tout ça, la création : « Je peux recommencer 25 fois une ligne. Les gars deviennent fous… mais ils comprennent. Créer, pour moi, c’est viscéral. Je ne peux pas juste chanter une toune. Il faut que ça me ressemble. Faut que ça dise quelque chose que je ne peux pas dire autrement. »

Raffy vit dans son époque, mais résiste à sa vitesse. « On consomme, on skip. T’écoutes 30 secondes pis tu passes à autre chose. Moi, j’aime le vieux son. J’aime avoir un album, le tenir, le lire. T’avais un livret, des paroles, des crédits… aujourd’hui, t’as plus ça. » Elle le dit sans amertume, juste avec cette envie de garder vivant ce qui mérite de durer.

Ce goût du vrai, elle le traîne depuis l’école secondaire, assise devant le local de musique. « Tous les midis, toutes les pauses… j’étais là. Mes profs de musique au secondaire, je pense qu’ils m’ont sauvée. » Daniel Marquette l’a poussée. Stéphane Ménard lui a offert ses premières clés d’un studio. Et Véronique Cloutier l’a propulsée sur une scène plus grande encore.

Raffy, c’est ça. Une voix, une « gang », une mémoire. Un pied dans le passé, les deux sur scène. Et toujours cette même intuition : que ce qu’on crée ensemble, quand on y croit pour vrai, ça marche. Elle se rappelle les mots de Daniel Marquette : « C’est lui qui m’a fait chanter pour la première fois devant tout le monde. Je m’en souviens encore, j’étais morte de peur. Mais il m’a dit : “Tu vas voir, ça va bien aller.” Et il avait raison ».