La motion
Youri Chassin a présenté une motion sans préavis, conjointement avec la députée de Vaudreuil, qui a été adoptée, puisqu’il a constaté le report soudain de projets d’infrastructures dans le réseau de la santé.
Bien que M. Chassin reconnaisse les efforts du gouvernement pour rattraper le retard, cette situation a eu son lot de conséquences sur le développement des services de santé.
« Un ralentissement des investissements attendus en infrastructure pose problème », déclare M. Chassin. Il demande que l’Assemblée nationale réaffirme son soutien à l’établissement du CISSS des Laurentides et à la réalisation des projets d’infrastructures dûment autorisés et planifiés.
« Puis il n’y a pas que la santé, les cégeps et même les transports sont touchés », signifie M. Chassin. Les cégeps, selon lui, ont reçu en plein milieu de l’été une lettre leur annonçant que le plafond pour réaliser des projets serait abaissé. « Il y a des cégeps qui ont décrit cette situation, entre autres, en disant qu’ils avaient déjà dépassé le plafond », dit-il.
Quant aux transports, ils doivent faire face à une hausse substantielle de leurs dépenses et à une baisse de leurs revenus depuis les perturbations causées par la pandémie.
La gouvernance
Après deux ans et demi de gouvernance marquée par la pandémie, « tout le monde reconnaît qu’il y a eu un rattrapage et personne ne s’attend à ce que ce soit réglé du jour au lendemain », ajoute M. Chassin. Cependant, il juge que la situation est plus difficile à comprendre après six ans. « Ça fait six ans. Qu’est-ce qu’ils ont fait durant ces six années? Ça ne bouge pas. Qu’est-ce que tu as fait mis à part des promesses? », s’indigne-t-il.
Il prend l’exemple de l’hôpital de Saint-Jérôme, pour lequel la Société québécoise des infrastructures « va mettre une affiche avec une belle illustration pour un projet d’agrandissement et de modernisation à partir du moment où ça va être en réalisation, pas à la planification, pas à l’étude », rapporte M. Chassin.
« Je crois qu’on doit pouvoir montrer où on est rendu dans le processus et communiquer efficacement, ce qui n’est pas toujours le cas, surtout quand on est dans l’espèce de préparation administrative. Ça fait partie du vrai travail qu’il faut faire, mais si on n’a jamais la capacité d’informer la population sur ce qui s’en vient, bien on communique mal », dit-il.
Un autre exemple cité par M. Chassin est celui de l’hôpital de Mont-Laurier dans les Hautes-Laurentides. Cet hôpital, qu’il qualifie de « plus désuet de tous les hôpitaux des Laurentides », devait recevoir un investissement de 82,2 millions de dollars. Cependant, le maire de Mont-Laurier, Daniel Bourdon, s’attendait à une annonce en octobre pour des travaux majeurs, mais n’a plus de nouvelles.
« Le député de Saint-Jérôme se demande : est-ce que ce sera trois semaines de retard, deux ans ou tout simplement jamais? “On ne sait pas, mais pourquoi on ne sait pas? Après toutes les annonces qu’il y a eu, c’est un peu frustrant. Pourquoi? Il n’y a pas d’annonces.” »
Mise à jour budgétaire
Le lendemain du dépôt de sa motion, le gouvernement a présenté sa mise à jour budgétaire. Selon M. Chassin, il existe une divergence entre les ressources allouées à un problème et les résultats obtenus. « Et, c’est fascinant, en fait troublant, de voir qu’on a augmenté les budgets dans l’éducation et en santé de façon considérable, puis il y a des endroits où ça s’améliore un peu et il y a d’autres endroits où ça se détériore. Qu’est-ce qu’ils ont fait avec cet argent-là? », se demande-t-il.
Il compare la situation à un véhicule : « Et comment ça se fait que tu mettes des sommes considérables et que la machine n’avance pas? Un peu comme si tu remplis ta voiture d’essence et qu’elle n’avance pas. Est-ce que les investissements ont été mal faits? », questionne-t-il.
Le gouvernement du Québec avait prévu un déficit de 4 milliards de dollars environ l’an dernier à pareille date. Quatre mois plus tard, le déficit atteint 11 milliards. « Le 11 milliards, il est choquant en soi parce que c’est le plus gros déficit jamais réalisé par le gouvernement du Québec en termes nominaux, en termes de dollars », déplore M. Chassin.
« On a tous souligné, je ne suis pas seul, que certains mécanismes qui avaient été utilisés pour le maintenir à 11 milliards ne sont pas idéaux », déclare-t-il. Il critique notamment le recours à une réserve de 750 millions de dollars, prélevée par le ministre des Finances, Éric Girard, pour éviter que le déficit ne grimpe à 12 milliards.
M. Chassin ajoute que des reports ou ralentissements de chantiers d’infrastructures sont justifiés par le gouvernement comme des « décalages du rythme de réalisation des infrastructures ». Cette approche, absente du dernier budget, aggrave selon lui la crise que traversent les cégeps dans plusieurs régions du Québec.
Pour M. Chassin, ces décisions auront des conséquences financières réelles à travers le Québec.
« Je suis fier d’avoir fait mon travail en déposant cette motion. »
Youri Chassin, député de Saint-Jérôme
MOTS-CLÉS
Youri Chassin
Gouvernement du Québec
Région des Laurentides
Mise à jour budgétaire
Saint-Jérôme