logo journal infos-laurentides
icon journal
Une surdouée fera son entrée au cégep à 15 ans

Une surdouée fera son entrée au cégep à 15 ans

Publié le 11/08/2022

Si plusieurs adolescents se pensent trop intelligents croyant tout avoir vu ou d’autres se prennent pour des petits Joe Connaissant persuadés de tout savoir, certains sont réellement des surdoués. Un quotidien loin d’être aussi facile que de connaître la racine carrée de Pi. 

Un surdoué est un individu doté de capacités intellectuelles significativement supérieures à la norme

Une personne avec une pensée en arborescence, une pensée foisonnante avec une idée qui entraîne une autre idée, puis encore une autre et une dernière, de l’empathie, le sens de la justice, l’intuition, le perfectionnisme et la créativité.

Des signes qui décrivent parfaitement Florence Brunet de Prévost. L’adolescente de 15 ans a été un poupon allumé, un bébé qui lisait à 3 ans et une bambine qui écrivait à 4 ans.

La fillette a grandi sans savoir, mais elle était différente. En 2e année du primaire, l’école traînait de la patte et Florence s’ennuyait 

« Je n’ai jamais eu besoin d’écouter pour comprendre. Parfois, je reprenais les profs dans leurs explications. Un travail qui demandait un avant-midi à la classe, j’avais fini en 15 minutes », répond avec aplomb Florence.

Secondaire à 12 ans

Constatant qu’il s’agit d’une étudiante d’exception, l’école acquiesce, à la demande des parents, et décide de lui faire « sauter » sa 6e année pour aboutir directement avec les grands du secondaire. Elle n’a que 12 ans. Sa motivation scolaire est en chute libre, elle est complètement désintéressée. Il faut augmenter la cadence.

Sa différence d’âge est vite compensée par des notes parfaites. Florence partage, de bon coeur, ses notes, ses devoirs et son aide; elle croit cultiver des amitiés sincères mais elle a été souvent déçue. Sa mère Annie Lachapelle, déçue, croit qu’elle a souvent été « manipulée par les plus vieux ».

Elle qui voulait, comme tous les enfants, faire partie de la masse; a dû suivre une route bien différente. Elle a vite été étiquettée. Jalousie, mesquinerie et intimidation l’ont amené vers une détresse psychologique. 

« Ça été très difficile. Parfois, elle perdait volontairement des points pour ne pas avoir 100% et se faire de nouveau écœurer », lance sa mère, suivi d’un long silence.

Devenue adolescente, l’école ne s’est pas adaptée. Florence est encore trop en avance sur les autres étudiants. Tout est trop lent et trop facile.

À la maison, elle devait changer de pièce lorsque ses grandes sœurs, l’une quatre ans plus vieille, l’autre trois ans, faisaient leurs devoirs. « Elle disait ben voyons tu ne comprends pas ça, c’est simple pourtant. Les deux plus grandes vivaient une pression qui n’étaient pas nécessaires en présence du bébé de la famille », se souvient la maman. 

L’an passé, Florence en a marre de l’école. Elle ne veut plus y retourner pour finir son secondaire 4.

« Je n’apprenais toujours rien. C’était plate l’école ».

Enseignante, la mère de Florence mentionne que l’actuel système d’éducation doit être revu. « On a mis sur pied un système pour enseigner à tout le monde, mais en réalité il ne va à personne, car les plus doués s’emmerdent et les plus en difficultés n’arrivent pas à suivre ».

Secondaire 5 en trois semaines

Inquiète de voir sa fille surdouée quitter les bancs d’école, la mère de Florence multiplie les démarches, sans succès. Florence trouvera la solution. 

Elle va donc passer une entrevue et on l’inscrit au Collège Letendre à Laval où elle pourra compléter son secondaire cinq en trois semaines intensives. Six matières vues, comprises et analysées en 21 jours. Sans surprise, Florence a réussi, complétant son dernier cours samedi passé.  

« Ça bien été. Enfin du challenge, surtout que j’ai continué à travailler pendant ces trois semaines exigeantes », dit tout bonnement Florence.

Car oui, Florence a été embauchée comme caissière à l’âge de 13 ans chez CANAC pour vite devenir responsable des autres caissières dans ce magasin à grande surface. Pas seulement « bollée » à l’école la petite. 

Toujours sans surprise, elle vient d’être acceptée au Cégep de Saint-Jérôme pour septembre prochain. Son choix de carrière n’est pas arrêté, mais « ce sera dans les chiffres », précise celle qui se donne comme défi d’apprendre l’espagnol, maintenant que le français et l’anglais sont parfaitement maîtrisés.

Depuis peu, Florence a changé sa vision. Elle souhaite même laisser un message aux autres jeunes avec un haut potentiel intellectuel. « Il ne faut surtout pas voir sa surdouance comme une malédiction, comme moi je l’ai fait pendant toutes ces années, mais davantage comme un don ». 

Même si elle est comme Hermione Granger dans Harry Potter qui a réponse à tout, Florence voulait être aussi comme Cendrillon avec un bal de finissant. 

Sa mère, son père, ses soeurs, famille et amis ont tous revêtus des vêtements chics pour une soirée glamour en l’honneur de Florence, toute belle dans sa robe de finissante. 

MOTS-CLÉS