Selon les informations rapportées par La Presse, la femme aurait été tuée près de trois semaines plus tôt. Son ex-conjoint, Johnathan Blanchet, 45 ans, a depuis été accusé de meurtre au premier degré. Les documents judiciaires consultés par le quotidien indiquent que l’accusé possédait un long passé de violence conjugale et de multiples bris de conditions.
Dans un communiqué diffusé le 2 octobre, le député fédéral de Rivière-du-Nord, Rhéal Éloi Fortin, a dénoncé l’inaction du système judiciaire face aux récidivistes violents.
« C’est inhumain de perdre une fille, une sœur, une cousine et une amie dans de telles circonstances. Et c’est incompréhensible qu’un individu ayant brisé à répétition ses engagements ait pu être remis en liberté », a-t-il déclaré.
Le député, également porte-parole du Bloc Québécois en matière de Justice, réclame une révision des critères de remise en liberté et un meilleur suivi des contrevenants à risque.
Ce drame ranime la discussion sur la disponibilité des ressources pour les femmes dans les Laurentides, où la demande dépasse largement la capacité d’accueil. Selon les données publiées par Infos Laurentides au printemps, les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale affichent complet presque toute l’année. À Saint-Jérôme, Halte-Transition fonctionne à pleine capacité, tout comme Le Mitan à Sainte-Thérèse, qui doit souvent rediriger des femmes vers d’autres régions faute de places.
Le CALACS L’Ancrage, qui accompagne les victimes d’agressions sexuelles, observe, lui aussi une hausse constante des demandes, tout comme les centres de femmes et les groupes membres du Réseau des femmes des Laurentides (RFL). Ces organismes réclament depuis plusieurs mois un financement récurrent pour répondre aux besoins croissants, notamment en matière d’hébergement d’urgence et de soutien juridique.
Sur le terrain, la Ville de Saint-Jérôme tente d’agir en amont. Depuis l’an dernier, l’équipe ESIP (Équipe de soutien en intervention psychosociale), intégrée au service de police, intervient auprès de personnes vulnérables, y compris dans des situations de violence conjugale. L’objectif est d’assurer un lien direct entre les forces de l’ordre et les ressources communautaires, afin d’éviter que des cas à risque échappent au filet de sécurité.
Pour Rhéal Éloi Fortin, cette tragédie doit marquer un tournant :
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Il y a urgence à mieux encadrer les récidivistes, mais aussi à investir dans la prévention, l’éducation et la réhabilitation. C’est la seule façon d’éviter d’autres drames comme celui-ci. »
Gabie Renaud est la dixième femme tuée au Québec depuis le début de l’année par un partenaire intime, selon SOS Violence conjugale. À Saint-Jérôme, le deuil est lourd et la colère palpable.
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