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La 20e édition de la nuit des sans-abri à Saint-Jérôme

Crédit photo: Hugo Bisson –

La 20e édition de la nuit des sans-abri à Saint-Jérôme.

La 20e édition de la nuit des sans-abri à Saint-Jérôme

Publié le 24/10/2024

Le 18 octobre, la ville de Saint-Jérôme tenait, du côté de la vieille gare, la 20e édition du seul événement entièrement dédié aux citoyens en situation d’itinérance, La nuit des sans-abris, sous le thème L’itinérance : 100 visages

Cet événement, qui se tenait à l’échelle provincial pour la 35e fois, a rassemblé plus de 200 personnes pour soutenir les plus démunis. Les participants, de tout âge et de tout milieu, ont fait preuve d’une grande générosité, soit par des dons, de l’aide à l’organisation, ou simplement par leur présence et leur témoignage.

Les moments forts de l’événement

La soirée a commencé par une marche alors que l’ensemble des personnes présentes ont défilé dans les rues de Saint-Jérôme avec des pancartes. Les témoignages ont ensuite profondément touché l’audience, apportant des récits poignants de ceux qui ont vécu l’itinérance, suivi d’un hommage aux disparus qui a été sans contredits l’un des moments les plus poignant de la soirée.

Tout au long de la soirée, les prestations musicales et festives ont animé la foule entre autres avec Stéphane Dussault, bassiste pour le groupe « Les Respectables » qui était présent pour une sixième année. « C’est une cause qui me tient beaucoup à cœur. C’est une forme de misère qui doit être mise sous les projecteurs. », dit-il.

Hugo Ravary et Michael Dpillz ont également performé pour la bonne cause. Sans oublier le passage fort apprécié du rappeur et comédien Samian. Lui qui est devenu porte-parole de la 35e édition de La nuit des sans-abris afin de rendre hommage à son père, qui a lui-même vécu en situation d’itinérance.

Crédit photo : Marie Pier Lafleur
La Nuit des sans-abri, L’itinérance : 100 visages

Les services sur place

Un peu plus tôt dans la journée, une dizaine d’organismes étaient sur place pour offrir des services directs. La RAMQ renseignait les personnes n’ayant pas de carte d’assurance maladie, alors que l’aide juridique et l’aide sociale répondaient à certains besoins spécifiques. L’objectif était d’offrir des services rapides au plus grand nombre.

Isabelle Poulin, organisatrice communautaire au CISSS des Laurentides, a expliqué qu’environ une dizaine d’organismes concernés par l’itinérance s’impliquaient dans le comité organisateur. Sans oublier que, pour une deuxième année, des personnes en situation d’itinérance se sont impliquées directement dans l’organisation de l’événement.

Vue de la rue

George, un résident de la Hutte, a participé à la nuit des sans-abris pour aider à l’organisation. George s’est retrouvé en situation d’itinérance et est passé d’une maison d’hébergement à l’autre à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’il découvre la Hutte. Grâce à sa volonté, ses efforts et le soutien des intervenants de la Hutte, il a trouvé un appartement qu’il habitera sous peu, et il retournera à l’école en janvier prochain.

Crédit photo : Hugo Bisson
Une marche où un peu plus de 200 personnes se sont rassemblées par solidarité.

Jean Létourneau, travailleur de rue depuis 17 ans avec l’Écluse des Laurentides à Saint-Jérôme, travaille avec les personnes en situation d’itinérance depuis plus de vingt ans. Jean explique que la Nuit des sans-abris n’est pas seulement une mobilisation, mais aussi un moyen de sensibiliser et de faire connaître la réalité des plus démunis. « Ça fait trop longtemps qu’on parle d’itinérance et on perd le sens réel de cette réalité. On ne doit pas oublier que l’itinérance est un symptôme social. On ne traite pas l’itinérance, on devrait en traiter les causes, qui sont multiples », mentionne-t-il.

« Ceux qu’on voit moins, on va moins les voir. Puis, on va aussi chroniciser l’itinérance de cette façon, et la personne ne viendra plus. Elle ne sera plus comptabilisée nulle part, elle n’existe plus, et ça, c’est triste. Ce sont ces gens-là qu’on côtoie chaque jour », explique M. Létourneau. « Il faut être à l’écoute de ces gens quand ils expriment leurs besoins et leur histoire, car une partie de la solution réside dans ce qu’ils racontent et ce qu’ils vivent. »