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Les Gardiens de la rue célèbrent 10 ans d’entraide

Photo : Marie Pier Lafleur –

Les Gardiens de la rue lors de la distribution du 8 novembre dernier.

Les Gardiens de la rue célèbrent 10 ans d’entraide

Publié le 14/11/2025

Grâce à la solidarité locale, les Gardiens de la rue poursuivent leur mission et viennent en aide aux plus vulnérables.

Un organisme enraciné dans la communauté depuis dix ans, Les Gardiens de la rue veille sur les personnes en situation d’itinérance à Saint‑Jérôme et dans les environs. Né d’un besoin criant d’accompagnement sur le terrain, le groupe s’est imposé comme une présence discrète, mais essentielle dans les rues, les parcs et les gares de la ville. Leur mission : offrir chaleur humaine, nourriture et matériel de base à ceux qui vivent dehors, souvent invisibles aux yeux du reste de la communauté. Leur local, situé à l’église Ecclésia de Saint‑Jérôme, est devenu le cœur de leurs opérations.

Le 8 novembre dernier, l’organisme a remis une cinquantaine de repas chauds aux personnes démunies, accompagnés de vêtements d’hiver et de lunchs offerts par le Book humanitaire. Après cette distribution, les bénévoles ont poursuivi leur mission en allant directement dans les campements cachés pour rejoindre ceux qui n’osent pas se montrer en plein jour. Cette tournée illustre parfaitement leur approche : aller vers les plus vulnérables, là où ils se trouvent.

Des bonnes nouvelles

Les Gardiens de la rue conservent leur local jusqu’en mars grâce à la solidarité. « Ça nous coûte environ 700 $ par mois pour maintenir l’organisme », explique Mélanie Poirier, bénévole engagée depuis plusieurs années. Pour une petite structure comme la leur, chaque dollar compte. La nouvelle que leur local est assuré jusqu’en mars représente donc un véritable soulagement. Ce lieu n’est pas seulement un espace logistique : c’est l’endroit où se préparent les distributions et où se tissent les liens entre bénévoles.

Au fil des semaines, les gestes de solidarité se multiplient. Des restaurants locaux ont choisi de remettre leurs invendus plutôt que de les jeter, permettant aux Gardiens de la rue de diversifier les repas offerts. Le Book humanitaire, organisme partenaire, fournit régulièrement des surplus alimentaires. « On reçoit parfois une auto complète de bouffe », raconte Poirier avec un mélange de gratitude et d’étonnement. À l’approche des fêtes, une école privée de Rosemère a même décidé de redonner les surplus de son souper de Noël, assurant ainsi un repas pour les bénéficiaires.

Les besoins essentiels de l’hiver

Mais au‑delà de ces élans ponctuels, la survie de l’organisme repose sur la générosité citoyenne. Argent, nourriture, vêtements, sacs de couchage et tentes figurent parmi les besoins prioritaires. « Pour ne pas nous embourber, on demande vraiment la base : matelas de sol, bottes, manteaux, salopettes, collations protéinées », précise Mme Poirier. Ces dons, modestes en apparence, deviennent vitaux lorsqu’il s’agit de passer une nuit glaciale dehors.

Cet hiver, l’équipe se concentre sur les tournées dans la rue. Avec son « pick‑up de rue », équipé de chariots et de contenants chauffants, elle sillonne les lieux stratégiques : le parc Labelle, le centre‑ville, les gares et les campements cachés. Chaque tournée est une opération minutieuse, où l’on distribue des repas chauds, des vêtements secs et parfois simplement une oreille attentive.

La solidarité comme moteur

Pour Mélanie Poirier et son équipe, chaque geste compte. « On vit d’une semaine à l’autre grâce aux dons des gens », dit-elle, rappelant une réalité exigeante : l’incertitude permanente, la nécessité de réinventer les solutions au fil des jours, et la conviction que la solidarité locale peut transformer des vies.

Les Gardiens de la rue ne peuvent résoudre l’itinérance, mais dix ans après leur création, leur présence demeure indispensable. Et tant que la communauté continuera de les soutenir, ils pourront conserver leur local, maintenir leurs tournées et offrir un peu de chaleur à ceux qui en ont le plus besoin.