En novembre prochain, la population québécoise sera appelée aux urnes afin d’élire les femmes et les hommes qui les représenteront au palier de gouvernement le plus près d’eux ; le municipal. Alors que l’on cherche par tous les moyens à encourager les citoyens à s’impliquer en politique et à stimuler la participation électorale, trop souvent anémique dans le monde municipal, les Québécoises et les Québécois doivent avoir confiance en leurs institutions. Or, certains évènements récents ont ébranlé cette confiance si nécessaire à une saine démocratie. Le dernier en liste est celui concernant la mairie de Saint-Jérôme. Le gouvernement Legault, interpellé dans ces dossiers, a tardé à agir, s’est contenté de démontrer de la compassion ou de l’indignation, mais a malheureusement manqué de leadership. Pourtant, des interventions rapides auraient été nécessaires, car les conséquences pour les municipalités concernées, leurs contribuables et leur vitalité démocratique, sont bien réelles.
Depuis fort longtemps, le drapeau rouge a été levé à Saint-Jérôme. Nombreux ont été les citoyennes et les citoyens qui ont rapporté des irrégularités dans la gestion de leur ville. Après des pressions auprès de la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, cette dernière a mandaté la Commission municipale du Québec (CMQ) pour faire la lumière sur le dossier. L’ex-maire de Saint-Jérôme a ainsi été déclaré inéligible en raison de manœuvres électorales frauduleuses. Pourtant, ce dernier vient de se voir octroyer une indemnité de départ de plus de 36 000 $, et ce, après avoir dirigé illégalement la ville pendant trois mois. Comment expliquer aux électeurs, qui dénotent de nombreuses irrégularités dans l’administration de leur ville, qu’après que la culpabilité du maire ait été reconnue, la ministre ne se soit pas assurée que ce dernier n’ait plus la possibilité de s’ingérer dans les affaires de la municipalité ? Pendant ce temps, le député de Saint-Jérôme, Youri Chassin, brillait par son absence pour défendre les intérêts de la population qu’il doit représenter.
Ce n’est malheureusement pas la première fois que ce gouvernement n’assure pas de suivi dans les dossiers municipaux. Le cas de Saint-Élie-de-Caxton en est un autre exemple flagrant. Après que plusieurs aient rapporté un climat malsain et des décisions douteuses du maire en place, l’administration municipale a connu une importante vague de démissions. Après plus d’un an à réclamer son intervention, la municipalité a finalement reçu la ministre des Affaires municipales. Cette dernière a affirmé que les prochaines élections seront l’occasion de changer les dirigeants locaux, si la population le juge nécessaire. Malheureusement, aucun suivi ni action concrète n’a découlé de sa visite. Permettez-moi de me questionner sur les impacts d’une telle inaction sur la démocratie municipale. Le gouvernement du Québec doit assurer une supervision des municipalités. Il a un rôle primordial à jouer et doit intervenir lorsque certains élus dépassent les bornes.
Marie-Claude Nichols
Députée de Vaudreuil
Porte-parole de l’opposition officielle en matière d’Affaires municipales
MOTS-CLÉS
Andrée Laforest
Saint-Jérôme
Stéphane Maher