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Plus de 18 000 $ amassés au tournoi de golf du Centre Le Phénix

Photo : Marie-Josée Laplante –

Marie-Pier Poirier, présidente et Kayla Beaudry, directrice adjointe du Centre le Phénix fière de présenter la somme amassée lors du tournoi.

Plus de 18 000 $ amassés au tournoi de golf du Centre Le Phénix

Publié le 19/09/2025

En 2018, Saint-Jérôme comptait 168 personnes en situation d’itinérance. En 2024, le chiffre a plus que doublé, atteignant plus de 400.

Le décompte pour 2025 étant toujours en cours dans toutes les Laurentides, des organismes comme le Centre Le Phénix continuent de se mobiliser pour offrir de l’hébergement d’urgence aux femmes qui en ont besoin.

Conscients de la vulnérabilité de cette population, les responsables mettent en place des services d’accompagnement visant à en faciliter la réinsertion sociale. Le plus grand hic ? Répondre adéquatement à ses besoins financiers, les subventions gouvernementales étant pratiquement absentes.

« On est obligé de faire des activités de financement parce que les subventions gouvernementales vont être de moins en moins présentes », se désole Didier Maletto-Rock, directeur général du centre.

Un défi de taille

Avec un budget annuel d’environ un million de dollars, le défi du centre est de taille. L’organisme occupe actuellement un bâtiment en location, et, bien que les relations avec l’actuel propriétaire soient cordiales, Didier Maletto-Rock craint qu’un changement de mains les force à quitter les lieux. L’organisme mobilise ainsi ses efforts de financement pour éliminer cette menace et assurer la pérennité de ses services.

« Donc, on veut pouvoir acheter le bâtiment pour pouvoir éliminer ce risque ou cette menace-là », plaide M. Maletto-Rock.

Le tournoi de golf, véritable succès selon Maletto-Rock, a réuni près de 80 golfeurs, permettant d’amasser plus de 18 000 $ afin de soutenir l’organisme et renforcer sa mission d’aide aux femmes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir.

La première édition de ce tournoi, précise le directeur, vise à diversifier les activités de financement du centre. L’organisme organise également un encan de fin d’année, un bal qui a eu lieu le 30 mai dernier ayant permis d’amasser près de 40 000 $, et des soupers spaghetti, entre autres.

« On veut être en mesure de diversifier nos sources de revenus pour être plus autonome et que notre situation soit moins précaire », assure le responsable qui pense que cette précarité financière touche la quasi-totalité des organismes à but non lucratif de la région, particulièrement dans le communautaire.

Les femmes, particulièrement exposées

Le fait d’être une femme dans la rue représente, selon le directeur général, des enjeux de sécurité physique, de sécurité sexuelle, d’exploitation sexuelle, et des défis au niveau de la capacité à se défendre physiquement.

Les mères monoparentales, qui représentent une proportion importante de sa clientèle, font face à des situations plus complexes, dit-il. « On voit beaucoup plus de femmes monoparentales dans la rue que d’hommes ».

Selon Didier Maletto-Rock, les femmes démontrent souvent une grande capacité d’adaptation, mieux que les hommes, néanmoins, se heurtent à de grands défis.

Le centre est pour ces femmes un havre sécuritaire, avec des intervenants toujours présents et un système de vidéosurveillance. Depuis l’ouverture du centre, il y a trois ans, aucun épisode de violence majeure n’a été rapporté, se réjouit le directeur.

Ce sont 66 séjours qui ont été comptabilisés au Phénix, pour un total de 63 femmes, depuis le 1er avril 2025. Le centre dispose de 16 places en hébergement temporaire et peut accueillir les femmes simultanément, seules ou accompagnées de leurs enfants.