L’objectif : promouvoir une pratique inclusive du soccer, qui favorise autant le développement sportif qu’humain, dans un esprit de bien-être et de fierté. Conscient des réalités socioéconomiques de la région, le club souhaite ainsi briser les barrières à la participation.
À l’origine de ce projet, on retrouve Yvan Blouin, enseignant à la retraite et responsable du programme. L’idée de base : amener le soccer – un sport peu coûteux et facile à encadrer – directement dans les écoles. « À la base, on voulait cibler les filles, pour qu’elles puissent jouer, bouger, s’amuser, explique-t-il. Si on met un ballon de soccer au milieu d’un groupe d’enfants, les garçons se précipitent, les filles se tassent. »
Selon lui, les filles sont moins enclines à pratiquer des sports, et elles décrochent souvent au secondaire. « Ce programme a été mis en place pour les faire bouger, qu’elles puissent avoir du plaisir à jouer au soccer. »
Les Ambassadeurs peuvent compter sur l’appui du Club Optimiste Saint-Pierre de Saint-Jérôme, qui contribue financièrement à l’inscription de jeunes issus de milieux à faible revenu. L’aide est complète : le programme fournit l’équipement, les éducateurs, les séances, et même un chandail pour chaque jeune, favorisant un fort sentiment d’appartenance.
Un autre volet du programme consiste à soutenir les écoles : si une école a besoin de matériel pour organiser une activité ou si un service de garde manque de ballons, les Ambassadeurs prêtent ou donnent de l’équipement usagé.
Six écoles participent actuellement au projet : la nouvelle école primaire du secteur 3 (Lafontaine), l’école de La Durantaye, l’école Dubois, l’école Mariboisé, l’école La Fourmilière ainsi que l’école Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus. M. Blouin a visité chacune d’elles, rencontré les directions, et bâti le programme en collaboration avec elles, pour en assurer la simplicité et l’accessibilité.
À ce jour, 149 élèves participent au programme : 92 filles et 57 garçons de la 3e à la 6e année.

Le programme vise en priorité les milieux plus défavorisés, où les enfants vivent dans des contextes de précarité. Il est offert sur l’heure du dîner ou après les classes, ce qui facilite la logistique pour les familles et évite les déplacements en soirée ou le week-end.
Les Ambassadeurs ont créé un logo spécifique au programme, pour en souligner l’importance communautaire. La réponse a été très positive : toutes les écoles approchées ont accepté, et d’autres ont depuis manifesté leur intérêt. Pour assurer la qualité et la viabilité du projet, l’équipe s’assure de procéder par étape.
Le modèle plaît parce qu’il est peu coûteux pour les écoles. Toutefois, pour intégrer davantage d’écoles, il faudra recruter plus d’éducateurs. Yvan Blouin lance d’ailleurs un appel à toutes les personnes intéressées, notamment les parents qui aimeraient donner une heure de leur temps à l’école de leur enfant.
Comme il s’agit de la première année du programme, sa portée demeure modeste, mais les ambitions sont grandes : dès l’an prochain, les Ambassadeurs souhaitent offrir trois sessions par année — à l’automne, à l’hiver et au printemps.
« Il faut qu’il y ait plus de jeunes qui puissent profiter du sport. Ces jeunes-là sont super heureux d’avoir la chance de pratiquer le soccer à l’école. »
— Yvan Blouin
Au-delà du sport, les retombées sont multiples : bouger améliore la santé, canalise l’énergie, réduit les tensions et contribue à prévenir la violence. Et faire partie d’une équipe nourrit un sentiment d’appartenance essentiel au développement des jeunes, conclut M. Blouin.
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