Cheminots : un doigt de perdu, un championnat de retrouvé pour Renaud Simard

La poussière commence à retomber depuis que les Cheminots de Saint-Jérôme ont été sacrés champions de hockey collégial de division 2 en vainquant les Spartiates du Vieux-Montréal, le 16 avril dernier. Pour leur gardien partant, Renaud Simard, le bon goût de la victoire ne s’est toutefois pas encore dissipé.

« On a eu des hauts et des bas au cours de la saison, mais on a fini par s’habituer à l’adversité et, une fois en séries, on était carrément en mission! », raconte le numéro #31 des Cheminots, en attente de recevoir sa bague de championnat.

Bien que le Cégep de Saint-Jérôme (CSTJ) n’a pas eu de programme de hockey pendant plusieurs années, le gardien de but souligne que cette bannière collégiale représente une première depuis 1982. En plus, depuis leur retour sur la glace, les Cheminots n’auront mis que deux saisons pour l’acquérir.

Maître chez soi

Repêché en 14^e ronde, 253^e au total, par l’Océanic de Rimouski en 2020, le gardien ne cache pas que certains de ses coéquipiers et lui avaient auparavant reçu des offres en provenance d’équipes de niveau junior AAA et collégiales division 1. Cependant, à l’aube de la dernière saison, c’est la volonté de remporter un championnat « à la maison » qui a primé pour le groupe de vétérans.

« Je joue ici depuis que je suis jeune. [L’aréna Rivière-du-Nord], c’est un peu une deuxième maison pour moi », raconte le Lachutois, résidant maintenant Saint-Jérôme, là où il fait la plus et le beau, dans les buts, depuis déjà quelques années.

Au départ, c’est à l’Aréna Melançon qu’il avait fait son premier camp avec les Sélects du Nord. Cette équipe, il l’a représenté l’équipe au nouvel aréna à partir de 2016-2017, et ce, jusqu’en 2019-2020. Il a ensuite défendu le filet des Conquérants des Basses-Laurentides le temps d’une saison, avant de finalement se joindre aux Cheminots.

Au-delà de l’adversité

Le hockeyeur de 19 ans ne cache pas qu’avant d’en arriver à la grande danse d’après-saison, il aurait cru que le chemin de son équipe vers les séries aurait été plus simple. « Je n’étais clairement pas le seul à penser qu’on avait l’équipe pour avec une saison parfaite, mais la ligue s’est améliorée et on était peut-être un peu trop confiant au début », indique l’athlète nommé au match des étoiles du circuit pour une deuxième saison d’affilée.

Cette adversité ne s’est pas fait ressentir que sur la glace, victime d’un accident de travail, c’est avec la moitié de son index gauche en moins que le gardien, justement gaucher, a entamé la saison.

« Le plus dur en revenant à l’entraînement, c’était que mes coéquipiers avaient peur de me faire mal en lançant côté mitaine », se souvient-il, narrant qu’il devait même subtilement faire son changement avec second gardien pour ne pas que ses équipiers s’en rendent compte.

Paver la voie

Tout de même, avec bientôt une bague de championnat à l’appui, performer avec neuf doigts et demi n’a pas semblé ralentir le cerbère. Cela s’avère aussi vrai sur la glace qu’en dehors. Étudiant initialement en sciences de la nature, il a ensuite changé de programme pour se tourner vers celui de comptabilités et gestion. Ainsi, l’étudiant-athlète a encore deux saisons dans sa mire avec les Cheminots avant de penser à l’université.

« On a beaucoup de finissants cette année, surtout chez les défenseurs, alors pour connaître du succès, les vétérans devront se lever pour montrer la voie aux plus jeunes », achève Renaud Simard, voulant évidemment lui-même faire partie de l’équation, tandis que les Cheminots du CSTJ tenteront de défendre leur titre de champion, la saison prochaine.