L’Assemblée nationale a ajourné ses travaux jusqu’à la mi-septembre, le 9 juin dernier. Le député de Saint-Jérôme, Youri Chassin, est donc de retour au bercail pour les mois à venir et Infos-Laurentides en a profité pour le rencontrer, le 16 juin, afin de dresser le bilan de ses six derniers mois de travail.
« Ça fait du bien de revenir en comté et d’avoir la chance d’aller à la rencontre des gens », a-t-il témoigné, croyant qu’il en va de son devoir de transmettre les idées jérômiennes à Québec.
« C’est aussi d’entendre les commentaires : les choses qu’on n’a peut-être pas réalisées, les dossiers qui bougent, ceux qui s’en viennent et les critiques des gens… parce qu’on a vraiment ce rôle-là, de prendre l’écho du terrain, de ramener ça au gouvernement et de sonner les cloches à la limite », a-t-il poursuivi, après avoir expliqué quels dossiers l’ont gardé occupé depuis le début de 2023.
« Le dossier #1 »
En avril dernier, le député a lancé le processus d’appels d’offres pour les services professionnels d’architecture et d’ingénierie de la modernisation d’Hôpital régional de Saint-Jérôme. Près de 450M$ sont réservés au projet, ciblant notamment le bloc opératoire de l’hôpital et l’individualisation des chambres.
« C’est pas mal le dossier #1 sur mon bureau… tout le temps! », commente l’adjoint parlementaire au ministre de la Santé, précisant qu’une fois l’appel d’offres complété et les plans et devis réalisés, l’objectif est d’entamer les travaux en 2025. Pour faire un lien, rappelons qu’en plus de ce « mégaprojet » pour Saint-Jérôme, Youri Chassin est aussi responsable du projet des « mini-hôpitaux », à Québec et Montréal.
Hospitalisation : aussi à la maison
Encore en santé, mais hors des hôpitaux, le député et sa consœur de Prévost et ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger, ont annoncé la première phase du déploiement de l’hospitalisation à domicile au Québec, le 1er mai dernier. D’ici 2026, un établissement par région offrira ce nouveau modèle de soin, mais d’ici là, c’est avec huit projets que le tout a débuté, dont un dans les Laurentides.
« Mais ça c’est vraiment surtout parce que le CISSS des Laurentides a levé le doigt », a humblement expliqué Youri Chassin, laissant le crédit à Sonia Bélanger et au CISSS.
Itinérance de : 9 à 48 places
Un autre projet de longue haleine, cette fois pleinement réalisé, a été celui d’hébergement d’urgence La HUTTE de Saint-Jérôme, le 12 mai dernier. Accompagné de France-Élaine Duranceau (ministre de l’Habitation) et Lionel Carmant (ministre des Services sociaux), Youri Chassin a annoncé un appui financier de 1,5M$ en plus d’une aide au fonctionnement de 1,3M$ pour des services sociaux. Basé sur la rue Labelle, l’organisme pourra donc d’ici offrir de l’hébergement et une halte-chaleur.
« En début mars, on a appris qu’il y avait des difficultés à compléter le plan de financement. Il manquait 1,5M$ et ce n’est pas quelque chose qu’on a dans une petite caisse… il y a fallu faire des démarches et j’ai eu des appuis, dont celui de France-Élaine que j’étais allé voir dans son bureau en lui disant : ‘j’ai besoin de trouver 1,5M$, là, tout de suite, avant la fin du mois’ », se rappelle-t-il, fier que ses démarches ‘accélérées’ aient fonctionné, créant ainsi 48 places d’hébergement, soit 39 de plus qu’offrait de l’organisme précédent, Fleur de Macadame.
L’importance de la visite
Le mois suivant, le 5 juin, le ministre Carmant était de retour à Saint-Jérôme, cette fois pour l’inauguration l’Aire ouverte, un endroit offrant services et soutien aux jeunes de 12 à 25 ans, notamment en matière de santé mentale.
D’ailleurs, le député a souligné que dans les derniers mois, six ministres s’étaient déplacés au moins une fois à sa circonscription. Plus encore, au lendemain de l’entretien, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, s’ajoutait à la liste en visitant le Cégep de Saint-Jérôme en lien avec un projet d’investissement de 3,5M$ annoncé en 2020.
« Pour avoir du soutien, tu peux cogner à n’importe quelle porte et vendre ton projet, mais je crois qu’en le voyant, en regardant son impact de ses yeux, concrètement, la personne va être beaucoup plus réceptive », a indiqué le membre de l’Assemblée nationale, quant à l’importance de recevoir ses collègues.
Juste pour Saint-Jérôme
Le dossier le plus récent finalement achevé est celui du projet de loi 202, adopté le 6 juin et concernant la présidence lors des assemblées du conseil municipal, spécifiquement celle Saint-Jérôme. En bref, elles pourront bientôt être présidées par un autre élu que le maire, les rendant en quelque sorte plus démocratiques ».
« Quand [Marc Bourcier] est arrivé comme maire, on a vraiment tout de suite collaboré dans le plaisir et la bonne humeur. Cette collaboration permet des choses comme : ‘t’as besoin d’un projet de loi pour modifier la présidence du conseil? Bien je vais te le faire mon Marc!’ », a schématisé Youri Chassin, disant avoir une relation de ‘gentlemans’ avec Marc Bourcier, son ancien rival des élections provinciales de 2018.
Aider les futurs professeurs
Un autre domaine dans lequel le député jérômien se dit « extrêmement » investi est celui de l’éducation. À l’échelle provinciale, il travaille sur un projet de loi, avec le ministre Bernard Drainville, afin de rendre le réseau plus efficace, en le rendant notamment plus accessible pour les futurs professeurs. Ainsi, dès 2024, ceux qui souhaitent changer de domaine et devenir enseignants, possédant déjà un baccalauréat dans un autre domaine, pourront être « formé » avec une maîtrise d’un an plutôt que deux. Et puis, ce genre de changement de carrière, le député peut lui-même le comprendre, « étant économiste devenu politicien ».
La baisse d’impôt promise
L’économiste en Youri Chassin est toutefois ressortie à la toute fin du bilan, lorsqu’il a souligné la baisse d’impôt offerte par son gouvernement. À compter du premier juillet, le taux d’imposition passera de 15 à 14% pour les revenus allant jusqu’à 49 275$ et de 20 à 19% pour ceux de 49 276$ jusqu’à 98 540$. Pour ceux du palier supérieur, c’est le statu quo, comme cela doit l’être selon le député de la capitale des Laurentides.
« Il y a des partis au Québec qui disent que ‘si tu gagnes très cher, on va te taxer très cher, parce que t’en n’as pas vraiment besoin’. Moi, je trouve qu’en pensant comme ça, on oublie que, peut-être, quand t’as 58 ans, que t’es en fin de carrière et que tu gagnes 100 000$ par année… tu l’as peut-être mérité! », achève le natif de Sainte-Agathe-des-Monts, croyant que l’éducation, l’entrepreneuriat et le fait d’aller au bout de soi-même doit non pas être taxé, mais « encouragés, reconnus et récompensés ».
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