L’heure était grave au 33 rue Duvernay de Saint-Jérôme ; coups de feu, opérations policières, le tout à proximité de deux écoles, provoquant même un code noir en mai dernier. La Ville était priée d’agir et a, de ce fait, pris les grands moyens pour ramener l’ordre, en achetant ladite maison aux coûts de 700 000$ le 11 juillet dernier.
Cela a été confirmé un peu après 20h, lors de l’assemblée municipale du conseil, plus précisément au point 5.7 de cette réunion « Acquisition du lot 2 662 512 du cadastre du Québec ». Ce point, autorise donc la dépense de 700 000$, sous le règlement parapluie no.0954-000 en lien avec le droit d’expropriation municipale. Le tout sera éventuellement remboursé par la Ville et donc par les citoyens sur un terme de 20 ans.
« Qu’est-ce qu’on fait comme ville? C’est quoi qu’il faut faire? T’essaies de changer les règlements pour que ça change, mais si ça ne change pas, c’est quoi notre responsabilité? Que les citoyens soient bien, alors dans ce cas-là, exceptionnellement, le conseil a décidé de faire ça », a expliqué Marc Bourcier, non pas sans rappeler la panoplie « d’incivilités » ayant mené à cette décision.
Soupir de soulagement
Pour le maire, un ancien enseignant, c’est un énorme soupir de soulagement. Même son de cloche pour un autre professionnel de l’éducation du conseil, Martin Pigeon : « Il fallait agir! », s’est dit ce dernier. Cependant, s’il y avait des gens encore plus apaisés qu’eux par cette nouvelle, ce sont bien les résidents et parents d’élèves du secteur. L’une d’entre-elle, Véronique Chiasson, devenue en quelque sorte une porte-parole des demandes d’actions citoyennes à ce sujet, était d’ailleurs présente pour faire le suivi du dossier avec le maire, semblant surprise (agréablement) d’entendre la nouvelle.
Déterminée à aller au bout de ses démarches, elle a remis une pétition au conseil ayant recueilli plus de 700 signatures voulant faire changer les choses. Alors que la vente est confirmée, mais que les procédures seront finalisées dans les prochaines semaines, elle a indiqué qu’elle serait de retour « si nécessaire » à la prochaine séance du conseil pour faire un suivi du dossier, le 29 août prochain, dans les jours avoisinant la rentrée scolaire.
Et maintenant?
Outre le processus de vente, que se passera-t-il maintenant de la fameuse maison de chambre bâtie en en 1940? Le maire laisse d’abord à des professionnels la tâche de l’évaluer, bien qu’apparemment, « ce soit pas mal magané à l’intérieur ». Ce sera par la suite au conseil de statuer ce que le terrain deviendra, maison ou non. « Une des possibilités, c’est que ça pourrait devenir un parc. Un parc naturel qui donnerait un accès exceptionnel à la [Rivière-du-Nord] n’ayant auparavant jamais été donné aux citoyens de ce secteur-là », a-t-il suggéré, parmi de multiples avenues disponibles.
Pour ce qui est des résidents de la maison, le maire a aussi insisté sur le fait qu’ils n’allaient pas non plus être abandonnés et qu’un comité avait été formé pour veiller à leur relocalisation et dans certains cas, leur offrir « encadrement et soins ».
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