L’Institut du véhicule innovant (IVI) a conclu la première étape d’essais de l’ultime phase de son projet de flotte rechargeable de camions lourds, le 21 septembre dernier. Ces essais se sont tenus auprès de l’entreprise Transport Inter-Nord qui, lors des quatre dernières semaines, avait dans sa flotte un poids lourd totalement électrique.
Le véhicule utilisé lors de ces tests de performance en conditions réelles, un Freightliner eCascadia, a été fourni en partenariat avec l’entreprise québécoise Globocam. Quatre autres entreprises à déterminer participeront à la phase d’essais, dont la prochaine dès octobre et les suivantes en 2024. L’IVI va ensuite élaborer un rapport et étaler ses conclusions sur le projet de manière publique.
« Aujourd’hui, ça représente un peu le début de l’aboutissement de projet de trois phases là. La première, c’était l’information, la deuxième, on l’appelait l’instrumentation, donc on analysait si un camion diesel pouvait être électrifié. Finalement, on a carrément remplacé un camion diesel par un camion électrique en lui faisant faire exactement les mêmes opérations, livraisons et chargements, ce qui nous a donc confirmé que ça fonctionnait », explique Philippe Louisseize, ingénieur et chargé de projets en électrification à l’IVI.
« Au-delà des attentes »
Bien qu’il ne s’agisse encore là que de la première série de cinq périodes d’essais, l’ingénieur se veut fort optimiste pour la suite. « C’est sûr qu’on n’y a pas été avec un camion qu’on n’était pas sûr que ça allait fonctionner, mais ça a vraiment confirmé que ça se faisait. C’était un peu au-delà de nos attentes même ; en termes d’autonomie, on avait un peu plus que prévu… ça s’est très bien déroulé! », note-t-il, alors que l’IVI fournissait aussi une borne de recharge rapide de 50kW le temps de l’essai.
« On espère aussi que ça va avoir un effet de contamination positive sur l’industrie, que ça fera réaliser aux entreprises que c’est bel et bien une option viable », affirme cette fois Julie Chamberland, chargée de projet en communication pour le projet de flotte rechargeable de camions lourds de l’IVI.
Un pas vers le futur
Il y a un peu plus d’un an, c’est en voyant le projet passer sur les réseaux sociaux et puis dans les journaux que Mélissa McLaughlin, directrice administrative d’Inter-Nord, a décidé de « tenter sa chance » pour que son entreprise obtienne l’essai. Une chance que l’entreprise jérômienne n’a pas regretté d’avoir obtenu. « Maintenant on sait qu’avec certaines routes c’est possible d’avoir un camion électrique. Ça renforce aussi l’opinion qu’en ont les chauffeurs, parce que ç’a été positif pour ceux qui l’ont essayé, ce qui fait qu’il y a du ‘bouche à oreille’ qui va se faire ensuite », indique-t-elle.
« Comme c’est beaucoup moins bruyant, le chauffeur peut être plus attentif sur la route, sur les autres bruits, par exemple s’il y a un bris de camion il va mieux le remarquer », dénote le directeur des opérations, Kevin McLaughlin, en précisant qu’à longueur de semaine, cela rendait les chauffeurs « plus reposés et moins fatigués ».
« C’était aussi important de donner la chance à nos employés de participer à ça. On sait que ça s’en vient dans le futur, peut-être plus rapidement qu’on pense même », analyse la sœur du tandem, pensant à l’avenir de l’entreprise familiale ayant dans ses rangs entre 140 et 150 employés, plus de 80 camions et près du double de remorques.
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