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Photo Iona Mousli –

Christian Marc Gendron (à gauche) était le tout premier invité du Balados de l’été, animé par Dany Baribeau, rédacteur en chef du Groupe JCL.

Christian Marc Gendron : tirer les gens vers le haut

Publié le 23/06/2025

Premier invité de notre série estivale de balados, Christian Marc Gendron est arrivé vêtu de la tête aux pieds aux couleurs des Cardinaux des Laurentides, son équipe de baseball.

Mais derrière la casquette d’ambassadeur sportif, c’est l’artiste généreux, le père de famille ému et le musicien infatigable qui s’est dévoilé au micro.

Avec plus de 75 000 billets vendus pour Pianoman 3, Christian Marc Gendron connaît un succès retentissant. Mais il n’a pas changé. « Je suis enraciné depuis longtemps. Les gens me connaissent depuis quelques années… mais j’ai longtemps gagné ma vie dans l’ombre. Aujourd’hui, je récolte ce que j’ai semé », confie-t-il.

Ce succès, il le partage avec ses musiciens. « Ce sont des amis depuis 20-25 ans. Des musiciens hallucinants. Et moi, je veux les garder longtemps. Il faut que je leur trouve du boulot. C’est tous des gens de cœur que j’ai à côté de moi. » Une loyauté qu’il étend jusque dans sa propre famille, puisque sa conjointe Manon Séguin et leur fille Cara participent également au spectacle.

L’artiste… et l’ambassadeur

Si l’on sent chez lui l’énergie d’un performeur comblé, le rythme est intense : quatre à cinq spectacles par semaine, 4000 à 5000 km par mois. « C’est ça qui est dur, avoue-t-il. Je traîne ma famille avec moi, parce que sinon, je ne les verrais jamais. »

À cette vie de tournée s’ajoute un engagement très concret dans le sport régional. Copropriétaire des Cardinaux des Laurentides, Christian Marc ne cache pas son attachement : « C’est un projet que j’aime. J’ai confiance à ce produit-là. Des balles à 90 milles à l’heure… il y a un public pour ça. » Mais il s’inquiète : l’équipe n’a pas de stade fixe cette saison. « C’est frustrant. Il y a 11 équipes dans la ligue. Les 10 autres ont des stades. Nous, non. Et on a perdu tous nos commanditaires. Il faut injecter des sous, mon partenaire — et ami, François Rousseau — et moi, on le fait parce qu’on y tient. »

Malgré des offres intéressantes pour déménager le club, il reste fidèle au territoire : « Je suis un Jéromien. J’aimerais ça rester dans le nord. » Et s’il est ami avec les Panthères de Saint-Jérôme, ce n’est pas un hasard. « On veut garder le sport en vie. C’est inspirant pour les jeunes. Il faut leur donner le goût. »

L’album du cœur

À travers tout cela, Gendron trouve encore l’espace pour créer. Il a récemment lancé Les heures miroirs, un album instrumental en hommage à sa mère. « C’est un petit requiem. Une enfilade de suites d’émotions. » Il raconte comment il a commencé à voir sans arrêt des heures comme 18 h 18, 23 h 23 : « C’est le canal que ma mère utilise pour me donner une petite tape dans le dos. Elle vient continuer de me souffler dans les ailes. »

L’album a été proposé à l’ADISQ, et pourrait lui valoir une première nomination après 30 ans de carrière. « Je ne pensais pas que ça allait passer par cet album-là. C’est très émotif. Je ne pense pas qu’on peut l’écouter d’un bout à l’autre sans ressentir des choses fortes. »

Sur son X

Et pourtant, il aurait pu tout arrêter. Il se voyait racheter un piano-bar à Saint-Sauveur et prendre une pseudo-retraite. La vie en a voulu autrement. C’est là, dans ce tourbillon, qu’il dit se sentir sur son X. « Le succès que j’ai fait en sorte que je pratique encore dix heures par semaine. Je veux devenir le meilleur pianiste que j’ai jamais entendu. »

Son moteur ? Le bien commun. « Ma mère me disait : les gens que tu aides ne te rendront pas nécessairement la pareille… mais ils aideront d’autres, et ça fera une grande chaîne d’entraide. »

Et c’est exactement ce que Christian Marc Gendron incarne, que ce soit sur scène, dans les estrades ou en studio : un homme qui tire les gens vers le haut. Parce qu’au fond, c’est ça son vrai spectacle.